Dans une étude récente publiée dans Neurosciences naturelles, Un groupe de chercheurs a examiné comment le cervelet influence directement la libération de dopamine dans la substance noire compacta (SNc).

Étude : Le cervelet module directement l'activité dopaminergique de la substance noire.  Crédit photo : MattL_Images/Shutterstock.com
Étude: Le cervelet module directement l’activité dopaminergique de la substance noire. Crédit photo : MattL_Images/Shutterstock.com

arrière-plan

Bien que le rôle du cervelet dans le contrôle moteur soit clair, son influence sur les neurones dopaminergiques du SNc, qui sont cruciaux pour la régulation des mouvements, est encore mal comprise. Cette lacune dans les connaissances est importante étant donné que le dysfonctionnement dopaminergique est au cœur de la maladie de Parkinson.

La plupart des recherches se sont concentrées sur les sorties motrices directes du cervelet, négligeant sa possible modulation des systèmes dopaminergiques du mésencéphale. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour découvrir le rôle de la régulation dopaminergique et ses implications pour le traitement des troubles du mouvement tels que la maladie de Parkinson.

À propos de l’étude

Les chercheurs ont utilisé une combinaison d’optogénétique, d’électrophysiologie et de traçage anatomique pour étudier la nature de ces voies neuronales et leurs implications fonctionnelles. L’approche optogénétique s’est avérée cruciale pour manipuler l’activité de neurones spécifiques. L’équipe a génétiquement modifié les neurones des noyaux cérébelleux profonds (DCN) pour exprimer la canalrhodopsine (ChR2), permettant ainsi à ces neurones d’être activés par la lumière. Cette méthode a permis un contrôle précis des entrées cérébelleuses vers le SNc, facilitant ainsi l’observation des réponses neuronales immédiates.

Des techniques électrophysiologiques, notamment des enregistrements par pince de tension sur des cellules entières, ont été utilisées pour mesurer les propriétés électriques des neurones. Cela a permis aux chercheurs d’observer comment la stimulation du cervelet affectait l’activité des neurones dopaminergiques et non dopaminergiques du SNc. Les réponses ont été enregistrées en utilisant les modifications des cadences de déclenchement, des courants synaptiques et d’autres paramètres électrophysiologiques.

Le traçage anatomique était un autre aspect crucial de la méthodologie. Cela impliquait l’utilisation d’expériences de traçage rétrograde et antérograde médiées par des virus pour cartographier les connexions entre le cervelet et la SNc. Les méthodes de suivi ont permis d’identifier l’origine et la cible des projections neuronales et ont fourni une image claire de l’influence du cervelet sur le SNc.

Ensemble, ces méthodes ont constitué une approche globale pour comprendre l’influence directe et rapide du cervelet sur le système dopaminergique. La combinaison de l’optogénétique, de l’électrophysiologie et du suivi anatomique a permis une vision multidimensionnelle des interactions neuronales et a conduit à des avancées significatives dans le domaine des neurosciences.

Résultats de l’étude

La présente étude a fourni des informations révolutionnaires sur les interactions entre le cervelet et le SNc chez la souris. Il a été découvert que le cervelet module directement les neurones SNc via des synapses glutamatergiques monosynaptiques, affectant à la fois les neurones dopaminergiques et non dopaminergiques. Cette interaction s’est avérée cruciale pour l’initiation du mouvement et le traitement des récompenses, ainsi que pour la modulation des niveaux de dopamine dans le striatum.

Les principales conclusions comprenaient l’observation selon laquelle la stimulation cérébelleuse entraînait des réponses immédiates dans les neurones SNc, classés en deux types : excitation ou excitation suivie d’une pause. La majorité des neurones SNc ont répondu à cette stimulation, indiquant un lien fort entre ces deux régions cérébrales. De plus, la stimulation des voies de signalisation SNc dans le cervelet a entraîné une libération accrue de dopamine dans le striatum, soulignant ainsi l’importance de cette relation dans la régulation des fonctions motrices et des systèmes de récompense.

In vitro Des expériences avec des enregistrements par pince de tension sur des cellules entières ont également confirmé ces résultats. L’étude a révélé que les neurones TH-positifs (dopaminergiques) et TH-négatifs du SNc répondaient à la stimulation cérébelleuse, ce qui suggère que l’influence du cervelet sur le SNc n’est pas spécifique au type de cellule.

De plus, les réponses à la stimulation cérébelleuse étaient médiées par les récepteurs de l’acide alpha-amino-3-hydroxy-5-méthyl-4-isoxazolepropionique (AMPA) et du N-méthyl-D-aspartate (NMDA), ce qui suggère que le neurotransmetteur glutamate joue un rôle crucial dans cette voie.

La base anatomique de ces découvertes a également été examinée au moyen d’une série d’expériences de traçage. Ces expériences ont confirmé la présence de projections monosynaptiques directes des trois DCN vers le SNc. Les projections se sont révélées bilatérales et ciblaient à la fois les neurones dopaminergiques et non dopaminergiques du SNc. Cette disposition anatomique renforce les observations fonctionnelles de l’influence du cervelet sur la SNc.

L’étude élargit considérablement notre compréhension du rôle du cervelet dans le contrôle moteur et le traitement des récompenses. Il remet en question la vision traditionnelle du cervelet en tant que simple coordinateur de mouvement et le positionne comme un influenceur direct de l’activité dopaminergique dans les noyaux gris centraux. Ces découvertes ont des implications considérables pour notre compréhension des maladies neurologiques telles que la maladie de Parkinson et pourraient ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.

Conclusions

Cette étude met en évidence la modulation rapide des neurones SNc par le cervelet via une voie monosynaptique excitatrice, un ajout significatif à notre compréhension des comportements moteurs et non moteurs. Le cervelet, avec son architecture unique, intègre de nombreuses informations sensorielles et corticales et prédit et coordonne les contractions musculaires pour des tâches motrices complexes.

Cette capacité permet au cervelet de transmettre des informations urgentes aux noyaux gris centraux, ce qui est essentiel pour l’initiation et la force du mouvement. La recherche souligne également le rôle potentiel du cervelet dans la maladie de Parkinson et le traitement des récompenses, soulignant son influence plus large sur la fonction cérébrale qui va au-delà des tâches traditionnelles de coordination motrice.



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