Une prise de conscience accrue de la neurodiversité a conduit à l’acceptation d’un large éventail de phénotypes neurodéveloppementaux « normaux ». Une nouvelle étude dans Le JCCP avance développe une structure factorielle pour examiner de larges phénotypes de neurodiversité.

Étude: Une approche transdiagnostique de la neurodiversité dans un échantillon de population représentatif : le modèle N+4. Source de l’image : Vitalii Vodolazskyi / Shutterstock.com

Neurotypique vs neurodivers

Les personnes neurotypiques sont des personnes présentant des caractéristiques neurocognitives courantes dans la population générale. En comparaison, les personnes neurodivergentes présentent des phénotypes moins fréquemment observés, en particulier si elles entrent dans les catégories diagnostiques précédentes de troubles du développement neurologique.

Les troubles neurodéveloppementaux sont complexes car leurs phénotypes varient considérablement d’un individu à l’autre, ce qui signifie que dans de nombreux cas, un diagnostic unique est de plus en plus posé. En fait, environ 40 % et 14 % des personnes autistes reçoivent également un diagnostic de trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH) et de dyslexie, respectivement, tandis que plus de 50 % des personnes atteintes de TDAH ont également des capacités motrices limitées.

À propos de l’étude

Dans la présente étude, les chercheurs examinent la structure factorielle des différences de traits individuels dans six troubles neurodéveloppementaux, notamment l’autisme, le TDAH, la dyslexie, le trouble développemental de la coordination/dyspraxie, le tic/tourette, l’hyperexcitabilité corticale associée à l’épilepsie subclinique et les sensibilités sensorielles.

Des phénotypes neurodéveloppementaux complets ont été examinés à l’aide d’échelles d’auto-évaluation utilisées pour diagnostiquer ces troubles. Le but de l’étude était de comparer les étiquettes diagnostiques traditionnelles ou les approches transdiagnostiques axées sur des comportements ou des fonctions similaires, quelle que soit l’étiquette.

La population étudiée comprenait 995 adultes âgés de 17 à 77 ans au Royaume-Uni. Tous les participants à l’étude ont rempli des questionnaires sur la neurodiversité, le bien-être, l’anxiété, la dépression et les capacités cognitives.

Qu’a montré l’étude ?

Les résultats de l’étude ont été analysés au moyen d’une modélisation théorique et basée sur des données afin de déterminer si des traits de neurodiversité apparaissent dans différentes catégories de maladies. À cette fin, les quatre modèles fondés sur la théorie se sont révélés mal adaptés aux données ; Cependant, le modèle basé sur les données s’est avéré bien adapté lorsque cinq facteurs ont été utilisés. En fin de compte, un modèle bifactoriel comportant un facteur général et quatre facteurs spécifiques a été utilisé pour obtenir le meilleur ajustement.

Ce modèle bifactoriel a révélé que le facteur général de neurodiversité (« N ») est responsable de sensibilités sensorielles, de tics verbaux et de comportements obsessionnels-compulsifs qui ne sont propres à aucun phénotype plus large. Ainsi, le facteur N explique la différence entre les individus présentant des traits présents dans les six phénotypes neurodéveloppementaux.

Les quatre autres facteurs spécifiques orthogonaux A, B, C ou D peuvent être utilisés pour expliquer les variations individuelles des traits associés à l’autisme, au TDAH, à l’hyperexcitabilité corticale et à la dyslexie/dyspraxie, respectivement.

Le facteur A représentait 39 % de la variance des scores totaux sur chaque sous-échelle, tandis que les facteurs B, C et D représentaient respectivement 38 %, 42 % et 25 % de ces scores. Des scores N élevés étaient corrélés à un moindre bien-être et à davantage d’anxiété ou de dépression, tandis que des scores A et B élevés étaient associés à un bien-être moindre.

Nos résultats suggèrent que chaque échelle phénotypique plus large mesure principalement la « neurodiversité » : une variabilité générale et plus spécifiquement associée à un trouble neurodéveloppemental particulier.

Le chevauchement des phénotypes est corrélé à différentes conditions neurodéveloppementales, où différentes étiologies peuvent expliquer les mêmes caractéristiques. De plus, l’orthogonalité des quatre facteurs spécifiques permet une variation indépendante de chacun, permettant de distinguer les traits qui varient de ceux qui ne le font pas.

Cette approche peut éclairer la nature complexe de la neurodiversité en considérant les similitudes et les variations distinctes entre les phénotypes. De plus, les chercheurs peuvent examiner les limites de la mesure de la neurodiversité à l’aide de cette approche de « structure factorielle » dans différents groupes, tels que ceux composés d’hommes et de femmes, de différentes ethnies ou d’individus neurodivergents et neurotypiques.

Quels sont les effets ?

(L’étude) fournit des données de référence importantes et une approche-cadre pour poser des questions systématiques sur la structure des diversités neurocognitives observées dans la population générale et chez les personnes ayant un ou plusieurs diagnostics.

À ce jour, la présente étude est la première à examiner comment des phénotypes plus larges sont liés aux troubles neurodéveloppementaux. Néanmoins, des recherches plus approfondies comparant les auto-évaluations et les informations de tiers, par exemple pour les enfants qui ne peuvent pas s’auto-évaluer sur de telles sous-échelles, sont cruciales pour clarifier si cette structure factorielle change avec le développement.

Des études de suivi à long terme peuvent également montrer que le bien-être mental plus tard dans la vie est prédit par l’apparition précoce de certains traits de neurodiversité, plutôt que l’inverse, ou lorsque les deux sont observés simultanément. Prises ensemble, ces informations pourraient fournir des informations importantes pour le développement d’interventions en matière de bien-être mental sur une base individuelle et communautaire, en particulier celles adaptées à leur neurodiversité.

Référence du magazine :

  • Apperly, IA, Lee, R., van der Klejj, SW et Devine, RT (2024). Une approche transdiagnostique de la neurodiversité dans un échantillon de population représentatif : le modèle N+4. Le JCCP avance. est ce que je:10.1002/jcv2.12219.



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