Dans une étude récente publiée dans Médecine naturelle, Un groupe de chercheurs a examiné les effets des régimes végétaliens et cétogènes sur la réponse immunitaire et le microbiote intestinal chez l’homme.

Étude : Différentes signatures immunitaires périphériques induites par les régimes végétaliens et cétogènes chez l’homme.  Source de l'image : Boontoom Sae-Kor/Shutterstock.com
Étude: Différentes signatures immunitaires périphériques induites par les régimes végétaliens et cétogènes chez l’homme. Source de l’image : Boontoom Sae-Kor/Shutterstock.com

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L’alimentation a un impact significatif sur les processus physiologiques, notamment la régulation immunitaire, et offre un potentiel pour les thérapies diététiques contre des maladies telles que le cancer et l’inflammation chronique.

La recherche montre que les régimes végétaliens ou végétariens faibles en gras peuvent réduire le risque d’inflammation et de maladies cardiaques, tandis que les régimes cétogènes peuvent bénéficier à certains types d’épilepsie et réduire la neuroinflammation. Cependant, l’influence exacte de l’alimentation sur l’immunité humaine reste encore incertaine. Les habitudes alimentaires influencent non seulement l’absorption des nutriments, mais également le microbiome intestinal, crucial pour la santé.

Bien que les études animales montrent un lien évident entre l’alimentation, le microbiome et l’immunité, l’influence sur l’immunité humaine est moins bien comprise. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement l’interaction complexe entre les différents régimes alimentaires et les réponses immunitaires humaines et pour permettre le développement d’interventions nutritionnelles sur mesure visant à améliorer les résultats en matière de santé.

À propos de l’étude

La présente étude a été menée entre avril 2019 et mars 2020 au centre clinique des National Institutes of Health (NIH). Des participants âgés de 18 à 50 ans, indemnes de maladies métaboliques et cardiovasculaires, ont été impliqués. Les participants informés des risques de l’étude ont donné leur consentement et ont été assignés au hasard à suivre un régime végétalien ou cétogène pendant deux semaines, puis à passer au régime alternatif.

Les repas ont été préparés conformément aux directives diététiques et leur consommation a été contrôlée. Des échantillons de sang des participants ont été prélevés pour diverses analyses, notamment la cytométrie en flux, la transcriptomique, la protéomique et la métabolomique. L’étude a également examiné le microbiome intestinal à l’aide d’échantillons de selles collectés. Cependant, tous les participants n’ont pas accepté un partage complet des données, ce qui a limité la disponibilité de certains ensembles de données.

L’étude était statistiquement puissante pour évaluer ses résultats primaires et secondaires, bien que la taille spécifique de l’échantillon ait été déterminée de manière exploratoire. Les interventions diététiques comprenaient des repas conçus pour garantir le respect des régimes alimentaires respectifs. Les effets de ces régimes sur divers marqueurs de santé ont été analysés, mais les chercheurs n’étaient pas aveugles à la répartition alimentaire.

Des échantillons de sang ont été traités pour plusieurs analyses. Des cellules mononucléées du sang périphérique (PBMC) ont été isolées pour la cytométrie en flux et l’analyse de l’acide ribonucléique (ARN). L’analyse d’échantillons de sang et de plasma a permis de mieux comprendre les effets du régime alimentaire sur le système immunitaire et les voies métaboliques.

Résultats de l’étude

Dans l’étude, 20 participants ont subi une intervention diététique croisée et ont consommé à la fois un régime cétogène riche en graisses et faible en glucides et un régime végétalien faible en gras et riche en glucides dans un ordre aléatoire pendant deux semaines chacun. Les deux régimes étaient basés sur des légumes non féculents, mais différaient considérablement par d’autres composants : le régime cétogène incluait des produits d’origine animale, tandis que le régime végétalien incluait des aliments à base de plantes. Les différences dans l’apport en nutriments, en particulier en acides gras et en acides aminés, étaient significatives entre les régimes.

L’étude a examiné les effets de ces régimes sur les cellules immunitaires des participants, l’expression des gènes, la composition protéique, le microbiote intestinal et les profils métaboliques. Diverses analyses ont été effectuées, notamment la cytométrie en flux, la protéomique, le séquençage du microbiome, le séquençage de l’ARN et la métabolomique, bien que tous les participants n’aient pas contribué à chaque ensemble de données en raison de la disponibilité des échantillons.

La cytométrie en flux a révélé que les deux régimes produisaient des changements significatifs dans la composition des cellules immunitaires, quel que soit l’ordre du régime. Le régime cétogène a augmenté de manière significative la fréquence de certaines cellules immunitaires, telles que : B. cellules régulatrices activées Cellules T et les cellules tueuses naturelles (NK), tandis que le régime végétalien a montré une augmentation des cellules T auxiliaires et NK activées.

Le séquençage de l’ARN du sang total a révélé différents modèles d’expression génique associés à chaque régime. Le régime cétogène était associé à des voies de signalisation régulées positivement liées à l’immunité adaptative, telles que l’activation des lymphocytes T, tandis que le régime végétalien montrait des effets différents. En outre, l’analyse protéomique suggère que le régime cétogène pourrait avoir des effets plus larges sur la sécrétion et la clairance des protéines, avec des différences entre les sexes notées en réponse aux régimes.

L’analyse du microbiome n’a pas montré de séparation nette entre les régimes, mais a montré des changements significatifs dans la composition, notamment après le régime cétogène. Ce régime a entraîné une diminution significative des voies microbiennes liées à la biosynthèse des acides aminés et des vitamines, ce qui peut être dû à la teneur élevée en acides aminés de l’alimentation, réduisant ainsi la dépendance aux acides aminés dérivés du microbiome.

L’analyse métabolique a également montré que le régime alimentaire influençait de manière significative le métabolisme de l’hôte, en particulier les profils lipidiques. Les analyses de corrélation entre les ensembles de données ont révélé des réseaux hautement interconnectés contrôlés principalement par des facteurs liés aux acides aminés, aux lipides et au système immunitaire. Cette interaction complexe a mis en évidence la profonde influence du régime alimentaire sur la physiologie de l’hôte, notamment les réponses immunitaires, le microbiote intestinal et les processus métaboliques.



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