L’objectif de cette étude clinique, qui vient d’être autorisée en France, est d’évaluer la sécurité et Efficacité de un nouveau médicament de thérapie génique destiné aux enfants âgés de 6 à 31 mois souffrant de perte auditive profonde. Audiogene a été développé par un consortium français composé d’équipes de l’Institut de l’Audition, centre de recherche de l’Institut Pasteur. le Service d’ORL et Centre de Recherche en Audiologie Pédiatrique de l’Hôpital Necker-Enfants Malades (AP-HP) ; Sensorion et Fondation Pour l’Audition. L’essai a également été soumis à d’autres pays européens et est actuellement en cours d’évaluation.

Audiogene est le premier essai clinique en France visant à tester un médicament de thérapie génique SENS-501, développé par la société de biotechnologie Sensorion, pour traiter les enfants atteints de DFNB9, une forme de surdité héréditaire causée par des mutations de OTOF Gène qui code pour une protéine appelée otoferline. Le traitement habituel de cette forme de perte auditive est un implant cochléaire bilatéral.

Le but de ce traitement est de restaurer l’audition. Une copie du gène normal de l’otoferline est injectée dans l’oreille interne endommagée de l’enfant. Le médicament SENS-501 est conçu pour corriger l’anomalie génétique dans les cellules de l’oreille interne Enfants malentendants et restaurer la fonction des cellules de l’oreille interne et l’audition chez ces enfants.

La première étape de l’essai clinique consiste à tester deux doses de SENS-501 afin que la dose optimale puisse être sélectionnée pour le reste de l’essai.

En pratique, le médicament de thérapie génique SENS-501 est injecté directement dans l’oreille interne de l’enfant atteint de surdité DFNB9. Le médicament est injecté dans la fenêtre ronde de l’oreille interne, semblable à une implantation cochléaire. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale par un chirurgien ORL senior. Le médicament est administré via un système d’injection développé en collaboration avec la société EVEON, afin que la dose injectée puisse être dosée avec précision et que les structures de l’oreille interne soient épargnées.

Cette thérapie génique destinée aux patients atteints de surdité et de déficit en otoferline a été développée dans le cadre du projet RHU AUDINNOVE, impliquant un consortium composé de scientifiques de l’Institut de l’Audition, centre de recherche de l’Institut Pasteur ; Médecins du Service d’ORL et du Centre de Recherche en Audiologie Pédiatrique de l’Hôpital Necker-Enfants Malades (AP-HP) ; et les équipes de Sensorion et de la Fondation Pour l’Audition.

Un effort commun qui passionne les acteurs d’AUDINNOVE

Le lancement de l’essai clinique Audiogene constitue une avancée majeure pour les enfants sourds présentant des anomalies de l’otoferline et leurs parents, mais apporte également de l’espoir aux personnes atteintes de surdité génétique. Nous sommes très fiers de notre soutien historique à l’innovation française et aux équipes du Pr Petit à l’Institut de l’Audition, centre de recherche de l’Institut Pasteur, et du Pr Loundon au Centre Clinique de Recherche en Audiologie Pédiatrique de l’AP-HP. L’hôpital Necker transformé en process.


Denis Le Squer, directeur général de la Fondation Pour l’Audition

Alain Chédotal, Président du Comité Scientifique de la Fondation Pour l’Audition : « Le lancement du premier essai clinique de thérapie génique chez les sourds en France est une étape importante pour la Fondation Pour l’Audition, qui a soutenu le projet depuis le début. Il incarne notre action scientifique et médicale de haut niveau et positionne la France comme un acteur important dans ce domaine au niveau international. Cela reflète également notre objectif ambitieux d’accélérer le développement de traitements pour les personnes malentendantes.

Nawal Ouzren, Directrice Générale de Sensorion, a déclaré : « Le lancement de l’essai clinique Audiogene constitue une étape importante dans le programme de développement de SENS-501, un candidat médicament révolutionnaire dans le domaine des thérapies géniques pour la perte auditive génétique. Nous sommes ravis. » Nous poursuivons notre collaboration avec l’équipe de la Fondation Pour l’Audition, les équipes de recherche de l’Institut de l’Audition et l’équipe clinique du Centre de Recherche en Audiologie Pédiatrique de l’Hôpital Necker-Enfants Malades (AP-HP) dans le cadre du consortium AUDINNOVE. Ce consortium d’acteurs de premier plan est actuellement l’un des rares acteurs au monde capables de réaliser une révolution technologique et médicale qui offre un réel espoir à tous les enfants atteints de surdité congénitale.

Natalie Loundon, directrice du Centre de recherche en audiologie pédiatrique et oto-rhino-laryngologiste pédiatrique et chirurgienne cervico-faciale à l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP), qui est coordinatrice et investigatrice de l’essai clinique d’Audiogene, commente : « Ce projet est incroyablement innovant et représente une première dans le domaine qui suscite de grands espoirs pour les patients malentendants. Le projet annonce une révolution dans le futur traitement des patients atteints de perte auditive. Pour cette étude, les patients DFNB9 se verront proposer une alternative à l’implantation cochléaire. Nous le faisons déjà et travaillons à étendre les indications à d’autres causes de perte auditive.

Christine Petit, professeur à l’Institut Pasteur et professeur émérite au Collège de France, a ajouté : « Cet essai clinique, qui vise à corriger le déficit d’un gène responsable d’une surdité congénitale afin de restaurer l’audition, s’appuie sur l’étude « Pioneer recherches menées » à l’Institut Pasteur dans notre département de génétique et physiologie de l’audition, dont le but était d’identifier les gènes responsables, d’élucider les mécanismes défaillants et de démontrer en laboratoire la possible inversion de la surdité. Nous recherchons la surdité DFNB9 depuis environ 20 ans. Audiogene rassemble un large éventail d’expertises afin que ces découvertes puissent être appliquées au bénéfice des personnes malentendantes. Il n’existe actuellement aucun traitement pour la perte auditive. Le succès de cet essai clinique devrait servir de catalyseur dans la recherche de solutions thérapeutiques indispensables pour une gamme de troubles de l’audition et de l’équilibre.

Anne-Lise Giraud, Directrice de l’Institut de l’Audition, centre de l’Institut Pasteur, a conclu : « L’Institut de l’Audition se réjouit de cette grande première à laquelle ses équipes, notamment celles de Christine Petit et Saaid Safieddine, ont largement contribué. . » ouvrir la voie à la traduction de la recherche fondamentale en applications thérapeutiques.

Plusieurs innovations technologiques

Un gène ne peut pénétrer dans les cellules de l’oreille interne que s’il est transporté par un vecteur viral capable de traverser la membrane cellulaire. Dans ce cas, le virus adéno-associé (AAV) est utilisé pour transmettre le gène. Comme le OTOF Le gène est si volumineux qu’il est divisé en deux fragments d’ADN, chacun porté par un AAV, puis assemblé dans les cellules de l’oreille interne. C’est ce qu’on appelle la technologie vectorielle double AAV. Les vecteurs AAV sont inoffensifs et non pathogènes ; Ils sont fiables, réputés et ne provoquent pas de maladies. Ils sont fabriqués selon les normes industrielles les plus élevées et approuvés par les autorités sanitaires pour un usage humain. Certains sont déjà utilisés et commercialisés comme traitements.

Ce travail a été soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche finançant le programme France 2030 intitulé RHU AUDINNOVE, ANR-18-RHUS-0007.



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