Dans une étude récente publiée dans Ouverture du réseau JAMAUn groupe de chercheurs a examiné l’association entre les caractéristiques autistiques maternelles et le risque d’issues défavorables à la naissance dans la population générale.

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Étude: Caractéristiques autistiques maternelles et issues défavorables à la naissance. Source de l’image : Ratchat/Shutterstock.com

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Le trouble du spectre autistique (TSA) est un trouble neurodéveloppemental permanent caractérisé par de profonds défis sociaux et de communication et des comportements répétitifs. Des recherches récentes indiquent d’importantes disparités en matière de santé parmi les femmes enceintes atteintes de TSA, notamment un accès limité aux soins de santé, un stress prénatal accru, des problèmes de santé chroniques et une augmentation des complications de la grossesse. Ces facteurs contribuent à un risque plus élevé d’issues défavorables à la naissance, telles que l’accouchement prématuré et les bébés nés petits pour l’âge gestationnel (SGA). Alors que certaines études associent le diagnostic de TSA chez les femmes à l’accouchement prématuré, elles regroupent souvent les TSA avec d’autres troubles du développement sans manque de spécificité.

Les TSA sont désormais considérés comme un spectre, avec des traits autistiques présents à des degrés divers dans la population. Les femmes, qui sont diagnostiquées moins souvent que les hommes, peuvent présenter de forts traits autistiques sans diagnostic formel, ce qui nécessite des recherches plus approfondies sur la manière dont ces traits sont associés aux résultats de la naissance dans la population générale.

À propos de l’étude

L’étude, qui fait partie de l’étude japonaise sur l’environnement chez les enfants, a examiné les enfants nés de grossesses entre janvier 2011 et mars 2014, en se concentrant sur ceux nés vivants seuls et en excluant les cas présentant un poids de naissance invraisemblable, un âge gestationnel supérieur à 42 semaines ou des anomalies chromosomiques. Il a adhéré aux directives éthiques, notamment à la Déclaration d’Helsinki, et a obtenu le consentement éclairé écrit des participants. Les méthodes d’étude ont suivi les directives de renforcement du reporting des études observationnelles en épidémiologie (STROBE).

Les traits autistiques maternels ont été évalués au cours du deuxième ou du troisième trimestre à l’aide de la version japonaise de l’Autism Spectrum Quotient (AQ-J10), un questionnaire autodéclaré adapté de l’AQ en 50 items pour évaluer les traits autistiques, principalement sociaux de la population générale. La fiabilité de l’AQ-J10 a été confirmée dans cette étude. Les issues de naissance analysées comprenaient la naissance prématurée et la SGA du nourrisson, la naissance prématurée étant ensuite classée en fonction des semaines de gestation.

Les covariables prises en compte étaient l’âge de la mère, le tabagisme pendant la grossesse, l’éducation, l’indice de masse corporelle (IMC) avant la grossesse, les problèmes de santé préexistants, le sexe de l’enfant et les complications de la grossesse. Les données sur ces covariables ont été collectées à partir des dossiers médicaux et des auto-évaluations des mères.

L’étude a utilisé des modèles linéaires généralisés pour examiner l’association entre les traits autistiques maternels et l’issue de la naissance, en contrôlant les covariables et les complications de la grossesse. Elle a évalué les risques chez les femmes présentant des caractéristiques autistiques élevées et mené des analyses de sensibilité pour la détresse psychologique et les antécédents psychiatriques, en utilisant des méthodes statistiques robustes pour déterminer la signification.

Résultats de l’étude

Dans la présente étude, qui a porté sur 92 944 femmes ayant accouché d’un seul bébé, un processus de sélection strict a exclu les femmes dont les enfants avaient un poids de naissance peu plausible, un âge gestationnel de plus de 42 semaines ou des anomalies chromosomiques, ainsi que celles pour lesquelles il manquait des données importantes. L’analyse a conduit à 87 687 femmes. L’âge moyen de ces femmes était de 31,2 ans, dont 43,8 % étaient mères pour la première fois. Il convient de noter que 20,9 % avaient déjà souffert de maladies physiques et que 5,3 % avaient fumé pendant la grossesse. Les traits autistiques maternels ont été mesurés à l’aide de l’AQ-J10, avec un score de 7 ou plus indiquant un seuil clinique. Le score moyen dans l’étude était de 2,8 et seulement 2,7 % des femmes avaient un score supérieur au seuil clinique, une petite proportion ayant reçu un diagnostic de TSA.

L’étude a révélé que les femmes de la gamme clinique AQ-J10 avaient tendance à être des mères primipares plus jeunes, avec des niveaux d’éducation inférieurs, des antécédents de tabagisme pendant la grossesse et une détresse psychologique prénatale plus élevée. L’analyse a également mis en évidence un possible biais d’échantillonnage, dans la mesure où les femmes ayant des scores AQ-J10 plus élevés ou certaines caractéristiques démographiques étaient plus susceptibles d’être exclues.

L’analyse principale a révélé que des traits autistiques maternels plus élevés étaient corrélés à un risque accru de naissances prématurées, y compris les naissances modérées à tardives et très prématurées, ainsi que les enfants atteints de SGA. Ces associations ont persisté dans différents modèles, expliquant diverses covariables et complications de la grossesse. En particulier, les femmes ayant obtenu un score clinique AQ-J10 couraient un risque plus élevé de ces issues indésirables à l’accouchement.

Pour approfondir la compréhension, une analyse post-estimation a été réalisée, qui a confirmé le risque accru d’effets indésirables pour les femmes ayant des scores AQ-J10 plus élevés. Les analyses de sensibilité prenant en compte des facteurs tels que la détresse psychologique prénatale et excluant les femmes ayant des antécédents psychiatriques ou les femmes ayant pris des médicaments psychotropes pendant la grossesse n’ont pas modifié de manière significative les résultats, soulignant la validité des résultats.

Cette étude met en évidence l’association entre les traits autistiques maternels et l’issue de la naissance et souligne la nécessité d’un soutien et d’interventions ciblés pour les femmes enceintes présentant davantage de traits autistiques. Les résultats sont essentiels pour les prestataires de soins de santé et les décideurs politiques dans l’adaptation des soins prénatals afin d’atténuer les risques associés aux traits de TSA.



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